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Le Prince Shôtoku

Pendant la période Asuka, le Japon connait sa première Impératrice, l'Impératrice Suiko.

Suiko est la fille de l'Empereur Kimmei et sa mère n'est autre qu'une des filles de Soga no Iname. (voir article précédent)

Lorsque Suiko monte sur le trône à la mort de son demi-frère, l'empereur Yômei, qu'elle a épousé, (les mariages consanguins sont monnaie courante dans toutes les grandes dynasties asiatiques ou européennes), elle nomme son neveu, Shôtoku (le fils de son demi-frère) pour l'aider dans la politique en tant que régent. 

Shôtoku est donc le fils de l'Empereur Yômei (lui même fils de Kimmei). Il est en conséquence Prince héritier mais c'est sa tante, Suiko qui sera Impératrice. Pour la petite histoire, Shôtoku va aussi épouser sa cousine, la fille de sa tante Suiko ! Suiko sera donc tout à la fois sa tante et sa belle-mère, c'est un peu spécial.
Suiko, Yômei et Shôtoku ont le même ancêtre : Kimmei, C'est le père pour les uns, le grand-père pour Shôtoku !




Shôtoku qui était un défenseur du Bouddhisme fait construire, en 593, le temple des quatre rois gardiens de terres (Shi Tennô ji) puis le temple Hôryû en 607, très célèbres au Japon. Les bâtiments les plus anciens sont les plus anciennes constructions en bois du monde !

Suiko et Shôtoku ont fixé les bases d'une première constitution japonaise, insisté sur la nécessité de former des fonctionnaires de l'états et réformé aussi la reconnaissance du rang des dignitaires de la cour à partir de la couleur des "bonnets" qu'ils devaient porter.

Shôtoku Taishi (c'est-à-dire le Prince Shôtoku) au nom de l'Impératrice Suiko confia à Ono no Imoko (le prénom Imoko est féminin mais Ono no Imoko est un homme) le soin de transmettre à l'empereur Chinois de la dynastie Sui une lettre dans laquelle les deux empereurs, chinois et Japonais, étaient mis sur le même pied d'égalité. Cette lettre avait pour but de maintenir de bonnes relations diplomatiques avec la Chine...

La lettre commençait à peu près ainsi :

日出る処の天子、書を日没する処の天子に致す
"Hi izuru tokoro no taishi, sho wo hi bossuru tokoro no tenshi ni itasu"

Le japonais actuel écrirait plutôt :

太陽が昇る東の国の天子から、太陽が沈む西の国の天子に手紙を出します
Taiyô ga noboru higashi no kuni no tenhi kara, taiyô ga shizumu nishi no kuni no tenshi ni tegami wo dashimasu.

En gros cela veut dire : "une lettre de l'Empereur du soleil levant adressée à l'Empereur du soleil couchant de l'ouest".

Pour l'anecdote, c'est la première fois que le Japon est désigné comme l'empire du soleil levant...
日出る処 c'est l'endroit où le soleil se lève...

Cette lettre a presque été à l'origine d'un incident diplomatique car dans l'esprit des Chinois, seul l'empereur de Chine pouvait avoir ce titre, aussi mettre au même niveau La Chine et le Japon était comme une insulte pour les Chinois puisqu'ils considéraient les autres dirigeants des pays alliés comme des subordonnés.

Ono no Imoko réussit tant bien que mal à "arrondir les angles" et au lieu de représailles militaires, il obtient de la Chine l'envoi d'une mission de retour vers le Japon avec des ambassadeurs Chinois afin de confirmer les bonnes relations entre les deux pays et d'enseigner les us et coutumes en matière de diplomatie chinoise.

Par la suite la dynastie Sui laissera la place à une autre grande dynastie chinoise, celle des Tang. Les relations diplomatiques se poursuivirent. Les envoyés Japonais vers la dynastie Sui s'appelaient "Ken Zui shi", (Envoyés - Sui - émissaires) mais dorénavant ils s'appelleraient "Ken Tô shi" (Envoyés - Tang - émissaires)

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