Mardi 17
Comme hier, la journée débute à 9h mais on arrive, Eric et moi à 8h au CSU.
Cette fois-ci, IIJIMA sensei fait de nombreux groupes de sorte que nous passerons devant les sensei un peu plus rapidement (je tirerai 6 flèches dans la matinée au lieu de 4...!)
Charles Louis Oriou (R..., Instructeur, 6 ème ...) et Claude Luzey (K, professeur, 6 ème ) tous deux Français, mais aussi Tryggvi Sigurdsson (K... professeur, 6 ème...) Islandais qui parle français et anglais mais sans doute aussi allemand, et Ray Dolphin (K, professeur, 6 ème ...), Britannique, vont corriger nos postures...
... la matinée arrive à sa fin, la fatigue se fait déjà sentir. Nous irons manger au restau universitaire.
Dans l'intervalle, nous apprendrons que nos numéros ont changé. Moi qui était second dans le sharei (le groupe de 5), je me retrouve maintenant oomae, 大前, ce qui signifie "celui qui est devant" avec une place essentielle car c'est lui qui dirige le groupe, d'où le "oo" qui signifie "grand" !
J'aime autant. En effet dans le sharei dans lequel je devais être, mon oomae restait debout et ses gestes étaient quelques peu différents de ceux des autres membres du groupe. Ce n'est pas qu'il effectuait des gestes imprécis ou mauvais, non, c'est que moi, je n'ai jamais eu cette place avec un oomae debout et je manque donc un peu d'expérience et puis le stress aidant...
Par contre j'ai souvent été oomae au club de Toulon.
Donc me voilà oomae, chouette ! Il me faut donc chercher Jörg, un allemand qui rejoint lui aussi un nouveau groupe, le mien ! Nous ferons connaissance. C'est un garçon solide et jovial d'une quarantaine d'année et je suis son oomae !
Sur l'image on voit sur la colonne de gauche les nouveaux numéros (96 à 100) et à côté les anciens (C97 à C 101). Nous parlons tous anglais, pas de problème pour se faire comprendre.
Iijima sensei a, une nouvelle fois, vérifié quelques arcs... et il fait remarquer, avec humour mais non sans fermeté, que certains participants ne tiennent pas compte de ses recommandations. Il exige que nous vérifiions nos arcs dans les 10 minutes. Je vais chercher le mien, je vérifie la corde que Vincent m'a préparée, je vérifie une nouvelle fois le noeud supérieur qui me semble pourtant correct...
Je jette un oeil vers Iijima sensei qui se trouve seul et qui attend... Je me décide à aller le voir avec le désir de lui parler.. en japonais !>
Avec prudence, je l'aborde en m'excusant modestement et avec une petite courbette puis je lui demande si par hasard le fil qui dépasse un peu le noeud, sur la droite de mon yumi ne serait un peu trop long... (il nous a demandé de couper ce bout s'il était trop long). Il me regarde, un peu étonné de m'entendre parler japonais et me dit en japonais que c'est bon. Je le remercie en le saluant le plus poliment possible.
Je remercie intérieurement Vincent et Sylvie pour la qualité du matériel qu'ils m'ont prêté et je suis heureux d'avoir pu parler, un tout petit peu, en japonais, à Iijima sensei,
En fin d'après midi, le staff installe le shajô pour l'examen du lendemain. Un examen blanc va être fait dans l'heure. On se prépare...
Compte tenu de nos numéros, compte tenu du nombre élevé de personnes, on a peu de place pour répéter, mais on a du temps devant nous
Bref, le temps passe, et on va regarder ce qui se passe durant l'examen blanc.On regarde les autres se faire aligner par Iijima sensei, "aligner" au sens propre et au sens figuré.
Iijima sensei est un peu excédé de voir que les membres des sharei ne sont pas alignés ou ne sont pas sur la bonne ligne ou trop devant ou trop derrière. Il n'hésitera pas à se lever et faire recommencer les sharei. Ça va être chaud !
Dans l'intervalle, les 5 ite (archers) que nous sommes, avons fait quelques essais. A l'unanimité, tous trouvent que je vais un peu trop vite. Bon, je leur dis que le rytrhme doit être quand même tonique mais je ralentis volontiers, j'accentue certains mouvements pour que les visions périphériques de ceux qui me suivent perçoivent bien les changement de direction. J'explique à quels moments je tourne, je compte les nombres de pas, je donne des consignes, etc....
Finalement notre tour arrive...
On se lance, je suis devant, je salue comme il faut, je compte les pas, j'articule ma démarche mais je ne retrouve pas mes repères au sol...et pour cause, les sensei ont enlevé les marquages au sol ! C'est la catastrophe, c'est la Bérézina ! Comme je suis oomae, je plante tout le groupe pour le salut sur Honza.
Pas grave, imperturbable malgré mon coeur qui cogne dans la poitrine, je respire, je retrouve un peu de calme. J'emmène le groupe sur la deuxième ligne, la ligne de tir, shaï. Je crois que j'y suis, à peu près, et je continue, les autres suivent le rythme...
Pour tous les sharei, les sensei avaient dit qu'on ne tirerait qu'une seule flèche pour gagner du temps. Je me lève, je soigne ma posture, je respire en me rappelant les conseils donnés par Sylvie, Frédérique Michel...
La flèche s'envole vers la cible et arrive quelque part...mais peu importe !
...Après cette "démonstration" les autres archers du sharei arriveront. On discute. Ca va, j'ai été bien pour ce qui concerne la vitesse, j'ai bien indiqué, comme il fallait, les changements de direction, etc, et on me dit que finalement c'est pas mal, malgré la bourde du début.
Oui, demain il faudra pourtant donner le meilleur pour ne pas "décevoir" le jury, pour faire honneur au Kyûdô.
On a encore du temps, si on veut, pour s’entraîner encore sur un autre shajô qui ne possède pas de cibles. Je trouve que c'est un peu flou pour la prise de repères. Je préfère travailler maaï, le timing, pour que les entrées soient bien coordonnées.
Demain il fera jour !
...Vincent et Sylvie sont arrivés dans l'après midi et du haut des tribunes, ils ont assisté à la déroute du sharei. Vincent me charrie un peu, Sylvie nous dira à moi mais aussi à Eric et Coline qu'il faut se faire plaisir au kyûdô et qu'il faut rester soi-même. Elle a raison. Certains autres sharei ont été encore plus en perdition que nous en plus.
On ira se boire une bière, offerte par Vincent et Sylvie, pas très loin de l'hôtel puis on ira en ville, se balader rue Mouffetard et aller ensuite manger une entrecôte grillée au restaurant.
Comme hier, la journée débute à 9h mais on arrive, Eric et moi à 8h au CSU.
Cette fois-ci, IIJIMA sensei fait de nombreux groupes de sorte que nous passerons devant les sensei un peu plus rapidement (je tirerai 6 flèches dans la matinée au lieu de 4...!)
Charles Louis Oriou (R..., Instructeur, 6 ème ...) et Claude Luzey (K, professeur, 6 ème ) tous deux Français, mais aussi Tryggvi Sigurdsson (K... professeur, 6 ème...) Islandais qui parle français et anglais mais sans doute aussi allemand, et Ray Dolphin (K, professeur, 6 ème ...), Britannique, vont corriger nos postures...
Iijima sensei à la ligne de tir |
Claude Luzet sensei |
Charles Louis, magnifique ! |
Attentif |
Toujours très tactile |
... la matinée arrive à sa fin, la fatigue se fait déjà sentir. Nous irons manger au restau universitaire.
Dans l'intervalle, nous apprendrons que nos numéros ont changé. Moi qui était second dans le sharei (le groupe de 5), je me retrouve maintenant oomae, 大前, ce qui signifie "celui qui est devant" avec une place essentielle car c'est lui qui dirige le groupe, d'où le "oo" qui signifie "grand" !
J'aime autant. En effet dans le sharei dans lequel je devais être, mon oomae restait debout et ses gestes étaient quelques peu différents de ceux des autres membres du groupe. Ce n'est pas qu'il effectuait des gestes imprécis ou mauvais, non, c'est que moi, je n'ai jamais eu cette place avec un oomae debout et je manque donc un peu d'expérience et puis le stress aidant...
Par contre j'ai souvent été oomae au club de Toulon.
Donc me voilà oomae, chouette ! Il me faut donc chercher Jörg, un allemand qui rejoint lui aussi un nouveau groupe, le mien ! Nous ferons connaissance. C'est un garçon solide et jovial d'une quarantaine d'année et je suis son oomae !
Sur l'image on voit sur la colonne de gauche les nouveaux numéros (96 à 100) et à côté les anciens (C97 à C 101). Nous parlons tous anglais, pas de problème pour se faire comprendre.
Iijima sensei a, une nouvelle fois, vérifié quelques arcs... et il fait remarquer, avec humour mais non sans fermeté, que certains participants ne tiennent pas compte de ses recommandations. Il exige que nous vérifiions nos arcs dans les 10 minutes. Je vais chercher le mien, je vérifie la corde que Vincent m'a préparée, je vérifie une nouvelle fois le noeud supérieur qui me semble pourtant correct...
Je jette un oeil vers Iijima sensei qui se trouve seul et qui attend... Je me décide à aller le voir avec le désir de lui parler.. en japonais !>
Avec prudence, je l'aborde en m'excusant modestement et avec une petite courbette puis je lui demande si par hasard le fil qui dépasse un peu le noeud, sur la droite de mon yumi ne serait un peu trop long... (il nous a demandé de couper ce bout s'il était trop long). Il me regarde, un peu étonné de m'entendre parler japonais et me dit en japonais que c'est bon. Je le remercie en le saluant le plus poliment possible.
Je remercie intérieurement Vincent et Sylvie pour la qualité du matériel qu'ils m'ont prêté et je suis heureux d'avoir pu parler, un tout petit peu, en japonais, à Iijima sensei,
En fin d'après midi, le staff installe le shajô pour l'examen du lendemain. Un examen blanc va être fait dans l'heure. On se prépare...
Compte tenu de nos numéros, compte tenu du nombre élevé de personnes, on a peu de place pour répéter, mais on a du temps devant nous
Bref, le temps passe, et on va regarder ce qui se passe durant l'examen blanc.On regarde les autres se faire aligner par Iijima sensei, "aligner" au sens propre et au sens figuré.
Iijima sensei est un peu excédé de voir que les membres des sharei ne sont pas alignés ou ne sont pas sur la bonne ligne ou trop devant ou trop derrière. Il n'hésitera pas à se lever et faire recommencer les sharei. Ça va être chaud !
Dans l'intervalle, les 5 ite (archers) que nous sommes, avons fait quelques essais. A l'unanimité, tous trouvent que je vais un peu trop vite. Bon, je leur dis que le rytrhme doit être quand même tonique mais je ralentis volontiers, j'accentue certains mouvements pour que les visions périphériques de ceux qui me suivent perçoivent bien les changement de direction. J'explique à quels moments je tourne, je compte les nombres de pas, je donne des consignes, etc....
Finalement notre tour arrive...
On se lance, je suis devant, je salue comme il faut, je compte les pas, j'articule ma démarche mais je ne retrouve pas mes repères au sol...et pour cause, les sensei ont enlevé les marquages au sol ! C'est la catastrophe, c'est la Bérézina ! Comme je suis oomae, je plante tout le groupe pour le salut sur Honza.
Pas grave, imperturbable malgré mon coeur qui cogne dans la poitrine, je respire, je retrouve un peu de calme. J'emmène le groupe sur la deuxième ligne, la ligne de tir, shaï. Je crois que j'y suis, à peu près, et je continue, les autres suivent le rythme...
Pour tous les sharei, les sensei avaient dit qu'on ne tirerait qu'une seule flèche pour gagner du temps. Je me lève, je soigne ma posture, je respire en me rappelant les conseils donnés par Sylvie, Frédérique Michel...
La flèche s'envole vers la cible et arrive quelque part...mais peu importe !
...Après cette "démonstration" les autres archers du sharei arriveront. On discute. Ca va, j'ai été bien pour ce qui concerne la vitesse, j'ai bien indiqué, comme il fallait, les changements de direction, etc, et on me dit que finalement c'est pas mal, malgré la bourde du début.
Oui, demain il faudra pourtant donner le meilleur pour ne pas "décevoir" le jury, pour faire honneur au Kyûdô.
On a encore du temps, si on veut, pour s’entraîner encore sur un autre shajô qui ne possède pas de cibles. Je trouve que c'est un peu flou pour la prise de repères. Je préfère travailler maaï, le timing, pour que les entrées soient bien coordonnées.
Demain il fera jour !
...Vincent et Sylvie sont arrivés dans l'après midi et du haut des tribunes, ils ont assisté à la déroute du sharei. Vincent me charrie un peu, Sylvie nous dira à moi mais aussi à Eric et Coline qu'il faut se faire plaisir au kyûdô et qu'il faut rester soi-même. Elle a raison. Certains autres sharei ont été encore plus en perdition que nous en plus.
On ira se boire une bière, offerte par Vincent et Sylvie, pas très loin de l'hôtel puis on ira en ville, se balader rue Mouffetard et aller ensuite manger une entrecôte grillée au restaurant.
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