Mercredi 16 août
Lever 6h...7h00...zazen
Les séances de zazen motivent beaucoup de monde. Durant les trente minutes qui s'égrainent finalement rapidement, on peut entendre les gargouillis des ventres qui réclament leur petit déjeuner ou les froissements légers des étoffes des personnes qui modifient, même imperceptiblement, leur position assise. Le silence est presque palpable et le moindre bruit est perceptible.
Le fait d'avoir les yeux entrouverts permet, je pense, de se centrer plus facilement et de limiter les vagabondages de son esprit.
Je sais que je suis ici et maintenant, je respire lentement... unnnnn, deuuuuux, troisssss...
Je sais que je suis ici et maintenant, je respire lentement... unnnnn, deuuuuux, troisssss...
... 9h30... sur le shajô
Je vais découvrir et pratiquer pour la première (bien maladroitement) un tir de cérémonie que je n'ai jamais vu directement. Il s'agit d'un tachi sharei ou tir de cérémonie debout où les pratiquants doivent se mouvoir absolument ensemble. L'accent est mis je pense sur l'harmonie du groupe, plus encore que dans hitostu mato sharei puisque nous sommes debout et que la personne qui effectue son tir est masquée par le corps celle qui est devant. Durant hitotsu mato sharei, un seul archer est mis en valeur dans la phase de tir proprement dite bien que les déplacement soient également portés par le même rythme de respiration. C'est ce que je ressens en tout cas mais peut-être suis-je dans l'erreur ?
Nous sommes 5 et j'ai la position la plus confortable puisque je suis face à la cible. Mes camarades doivent s'aligner sur la cible en décalant leur pied gauche, soit vers l'arrière pour ceux qui sont en première et deuxième positions, soit vers l'avant pour ceux qui sont en quatrième et cinquième positions.
J'ai eu beaucoup de mal avec mon kimono. Il baille trop à gauche pendant ce tir et j'ai eu quelques difficultés à remettre la manche gauche durant mais j'ai fait les gestes corrects comme me les avait expliqués auparavant Charles Louis.
En attendant le déjeuner, j'ai reçu quelques retours de ce sharei. Les élèves ont été touchés, certains jusqu'aux larmes et au moment où nous discutons les yeux s'embrument, encore... Je suis moi-même très touché par les commentaires à mon égard.
...
Il nous reste encore deux jours avec les élèves pour les amener doucement (mais sûrement) au tir sur cible à 28 mètres. D'ailleurs nous commencerons dans l'après midi avec les tous premiers tirs guidés en tenant de la main droite l'arc de l'élève pour forcer yugaeri (on dira plutôt yugaeshi) et éviter que la corde ne vienne frapper son visage comme nous l'avions fait déjà devant makiwara.
Beaucoup de flèches iront se loger dans l'azuchi, aucune ne volera au delà. C'est très bien !
Toutes les photos qui suivent sont de Charles Louis Oriou Sensei
Nous alternerons avec les déplacements et l'utilisation de l'élastique (gomu yumi) pour corriger les mouvements actifs du tir proprement dit.
Je n'irai pas à l'entraînement du soir. Je suis fatigué. J'irai directement me coucher après le repas du soir, avant 21h.
A suivre
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