Accéder au contenu principal

Le moine Ganjin


"L'empereur de notre pays est un être magnifique qui croit profondément au Bouddhisme. Son altesse souhaiterait vraiment que vous lui fassiez l'honneur de venir au Japon afin de répandre le Bouddhisme dans son pays. Nous vous en faisons une humble demande."

Les personnes qui s'expriment ainsi avec tant de ferveur sont deux moines, envoyés du Japon afin de faire venir des prêtres de haut rang dans leur pays. Ils ont été commandités par l'Empereur Shômu. L'histoire se passe il y a environ 1300 ans.

Les deux moines sont arrivés en Chine, ils sont des émissaires officiels à destination de la dynastie des Tang.  Ils s'appellent Yôei et Fushô.

A cette époque la Chine est très prospère et le Japon envoie régulièrement de tels officiels appelés alors Kentôshi. Le régent Shôtoku avait déjà envoyé des émissaires, les "Kenzuishi" vers la Chine de la dynastie SUI mais par la suite celle-ci laissa la place à la dynastie Tang. Les envoyés sont donc appelés Kentôshi (Tô est le nom japonais pour la dynastie Tang).

A cette époque (8 ème siècle) les techniques de navigation n'étaient pas très développées comme elles le sont aujourd'hui et il arrivait que les navires sombrent à cause des tempêtes. Les émissaires avaient une fonction particulièrement périlleuse et risquée quand ils se rendaient en Chine par la mer orientale.

Donc, Yôei et Fushô étaient arrivés en Chine et cherchaient déjà depuis de nombreuses année des prêtre de haute distinction capables de transmettre, selon les règles, l'enseignement de Bouddha. Ce savoir est appelé "Jukai ' (受戒) et c'est un ensemble de pratiques, de rituels que les moines ou les religieuses transmettent selon un code particulier. 

Bien sûr des religieux capables de transmettre ce savoir, il n'y en a pas au Japon mais ils ne sont pas non plus très nombreux dans la Chine des Tang.
Il y avait au Japon des moines qui se disaient autorisés à pratiquer (mais qui ne l'étaient pas en réalité) et en fin de compte il ne s'agissait que d'imposteurs.

C'est donc avec beaucoup de difficulté que Fushô et Yôei découvrirent l'existence d'un prêtre du temple de Daïmei situé dans la citée de Yôshû. Il s'appelle Ganji Wajô et c'est à lui qu'ils s'adressent avec beaucoup de ferveur. Ganjin était un moine renommé parce qu'il pratiquait "jukai" auprès de nombreux religieux.

 "Vous êtes venus en traversant cette mer dangereuse dans le but de Bouddhisme au Japon. Je comprends vos motivations et j'en suis profondément touché...

S'adressant à ces disciples il leur demanda : 
"N'y a t-il personne pour accompagner ces religieux jusqu'au Japon ?" mais personne ne leva la main en proie à l'incertitude.
"S'il n'y a personne, alors j'irai avec vous !" dit Ganjin d'une voix résolue et il promit qu'il partirait au Japon avec 21 de ses disciples.

A suivre...


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Kyûdô technique

J'ai trouvé sur Internet un site japonais très intéressant car il y est question du  kyûdô et de ses gestes techniques. Les manuels en français étant plutôt rares dans ce domaine j'ai pensé que traduire certains de ces articles pourrait intéresser plus d'un pratiquant de cet art magnifique. Le lien vers le site en question : http://medqdo.seesaa.net/ Allez, je me lance dans la traduction ! "  Aujourd'hui il est question de " tsunomi " et de " yugaeri " ... // ... tsunomi est un point très important lorsqu'on exécute te no uchi . Je pense que le tsunomi provoque la torsion de l'arc grâce à la poussée de la base du pouce sur ce dernier. En d'autres termes au moment où on pousse l'arc tout droit vers la pointe de la flèche et plus en encore lorsqu'on transmet à la flèche toute la puissance de celui-ci, alors c'est la fonction du tsunomi que de provoquer la torsion si importante de l'arc. Observez d'ab

Japon 2024_4

 Séminaire Article précédent Vendredi 1er mars. Je quitte l'appartement, seul, ma petite valise de matériel à la main en direction de la station tsurumai pour prendre la ligne Chûô en direction de la station Kanayama. Je change là-bas pour prendre la ligne Tôkaidô en direction de la station Kasadera puis je me dirige vers le Nippon Gaishi Hall. Je retrouve rapidement mes amis Denis, Christian, Jean Benoît, Vincent, j'aperçois Yumi Minaminaka sensei , Frédéric Demangeon sensei entre autres. Cela me rassure un peu. Voir des visages amicaux est très réconfortant. Je m'habille rapidement, je retrouve mon arc, mes flèches en parfait état. Je vérifie tout ça, je suis prêt, je me dirige alors vers la grande salle ovale avec son dôme tout rond et son sol couvert de la belle moquette verte. L'espace est superbe et la rumeur est grandissante au fur et à mesure que la salle se remplit. Je retrouve aussi d'autres pratiquants français avec qui j'échange quelques mots de symp

Les collemboles

J'ai dans ma salle de classe quelques plantes vertes. Elles sont là pour égailler un peu mon espace personnel quand je me retrouve seul pour corriger des copies ou quand je déjeune rapidement. J'ai pris l'habitude, quand je me fais du thé, de mettre dans la terre de l'une d'entre elles en particulier (plus rarement à d'autres), les restes du thé qui a infusé (c'est du thé en vrac, pas en sachets). Ces restes se décomposent lentement, moisissent et apportent des sels minéraux à mes chers végétaux. De temps en temps je mélange la terre à cette matière qui sert d'engrais organique... Il y a quelques jours j'ai remarqué une sorte de délicat et imperceptible "remue ménage" à la surface de la terre quand j'arrose cette plante. Au contact de l'eau, de minuscules points blancs sautillants remontent et s'agitent à la surface de l'eau...formant une masse grouillante Une petite partie de ce qui est visible en surface... J'ai