Samedi 15 octobre.
J'arrive un peu en retard à la séance de Kyûdô, il y avait pas mal de bouchon à Toulon. Vincent m'attendait. Il me prête un Hakama (le "pantalon") avec son Keikogi (la veste) et des tabis (sorte de chaussettes).Tu es beau me dit-il... en plaisantant.
La séance se passe tranquillement, je tire quelques flèches en toute humilité, j'observe beaucoup et tente de retenir ce que je peux. Je me laisse guider par Sylvie qui est un peu comme une maman pour nous, les débutants.
J'ai, pendant la pause, assisté à un Sharei réalisé par Sylvie et deux élèves féminines. La beauté, la délicatesse, la grâce et je dois dire la dignité de cette cérémonie, à mes yeux de novice, me touchent. Les gestes imaginés, pensés par les japonais sont purs, simplement fonctionnels et efficaces aux yeux d'un occidental mais sans doute simplement beaux. Pas de fioriture, les regards sont paisibles, la concentration semble sans effort, les Kyûdojins sont justes là, dans leur gestes, ensemble.
Lors du tir, je ne pense même pas à regarder les cibles tant la cérémonie est belle.
Les artistes sont très différentes. On ressent la maturité chez Sylvie, la sérénité et sans doute une certaine confiance.
Coline est la plus grande. Ses cheveux sont tirés en arrière. Sa grande taille et sa posture accentuent encore sa noblesse, elle semble elle aussi confiante et sûre.
Quant à la la troisième, j'ignore son nom car c'est la première fois que je la vois. C'est une très jeune future maman, elle a appris ce matin même qu'elle attendait un enfant, c'est aussi son anniversaire. Elle a revêtu un kimono d'une grande finesse offert à cette occasion. Son regard est digne aussi, transparent. Elle est OMAE, devant, et "dirige" le groupe. Je ne sens pas de faiblesse dans ses gestes malgré son jeune âge et son état.
Les gestes s’enchaînent tout en harmonie.
A la fin, après le salut final, et même un peu avant, les sourires apparaissent sur les visages. Je ressens leur joie d'avoir partagé cette cérémonie et cette complicité.
C'est ça aussi le Kyûdô.
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