Stage de Kyûdô à Montpellier
Samedi 30 novembre et dimanche 1 décembre je suis allé à Montpellier suivre un stage fédéral de kyûdô au gymnase Georges Frêche.
Je suis parti à 8 heures pour arriver sans problèmes (cette journée était marquée par des manifestations sociales pour protester contre les mesures ministérielles en relation avec l'écotaxe) à 11 heures au gymnase.
Le complexe sportif "appartient" au lycée hôtelier Georges Frêche. C'est très beau et moderne.
En faisant quelques photos, j'aperçois Charles Louis Oriou, 6ème.... Il me dit qu'on peut manger non loin d'ici...
En effet, tout à coté il y a le centre commercial Odysseum avec cinémas, restaurants, aquarium... J'irai manger là, au fast-food du coin.
Le stage démarre à 14 h avec un tir de cérémonie et d'ouverture réalisé par Charles Louis. Un yawatashi qu'il effectue sans assistants.
Charles Louis Oriou, ouvrira le stage par des consignes transmises par Okazaki sensei (une photo du maître ici ). Il nous invite à réfléchir sur un certain nombre de points importants :
En ce qui concerne les connaissances, les savoirs. On peut concevoir l'apprentissage du kyûdô de trois façons : 知得、会得、体得.
Selon Okazaki sensei, nous, Européens et Français en particulier, nous n'étudions pas assez le kyûdô. Un point crucial est de pouvoir répondre à la question « pourquoi ? » lorsque par exemple 的 mato (la cible) n'est pas atteint.
Inversement, il faut savoir quoi faire pour renoncer à une mauvaise habitude même si 的 est atteint.
Selon Okazaki sensei, la pire des choses qui puisse arriver est de ne plus progresser, en kyûdô mais plus généralement dans sa vie !
Okazaki sensei, distingue le kyûjutsu qui n'est qu'une technique (sans doute guerrière à l'origine) et le kyûdô qui est devenu un art d'expression corporelle ! C'est pourquoi les sensei japonais qui viennent nous voir dans notre pratique ne veulent plus s'ennuyer en regardant des tirs qui ne sont que du kyûjutsu et non l'expression personnelle du tireur. Le kyûdô se passe au delà de la cible, le kyûdô doit monter le caractère du tireur, le kyûdô doit en être la manifestation de sa combativité. Pour cela « il faut tenir le kaï et lutter contre soi-même ». La vérité du tir s'exprime alors dans un tsurune et un tekichu de qualité. Or, dans la pratique, les sensei observent bien le kaï mais c'est à peu près tout...
Yasuji c'est la ligne imaginaire qui s 'étend à droite et à gauche de la flèche, à l'infini et qui passe par le centre de la cible et bien au-delà. Il faut tirer le long de 矢筋, tirer c'est-à-dire ouvrir l'arc à droite et à gauche, ouvrir sa poitrine, ouvrir ses coudes donc ne pas se relâcher au moment du kaï mais au contraire ouvrir sa poitrine de manière égale, à droite et à gauche. En conséquences, le pouce de yunde doit être poussé vers mato et le pouce de mete (la main droite) doit rester aligné sur yasuji tout en s'éloignant de yunde le long de cet axe. Il est important d'imaginer, de visualiser le travail de mete.
Nous aurons droit aussi à un graphique très intéressant et technique, largement commenté par Chrales Louis Oriou...
Samedi soir :
Repas au restaurant AREZZO en centre ville. Je me gare au parking "préfecture" et j'y laisse la voiture pour la nuit. Cédric et moi nous avons prévu de passer la nuit à l'auberge de jeunesse située à 800 m du restaurant.
Nous avons a été plutôt déçus par le service au restaurant : très long, le pain arrive au compte-gouttes, il a fallu insister pour avoir du vin et les assiettes arrivaient froides. Peut-être un mauvais jour ?
Mais le pire reste à venir...
Après le repas, Cédric et moi, on se pointent à l'auberge de jeunesse. J'avais réservé et payé depuis la semaine précédente (20,20 euros pour la nuit). Le type qui nous "reçoit" est désolé mais il n'y a pas de lits pour nous. Je reste calme. Je lui dit que j'ai payé et qu'on vient de loin...
En fait le type ne sait plus ou il ne sait pas. Il nous conduit à l'étage, vers le dortoir.
Stupeur, c'est le foutoir, on dirait un "squat" !
Il y a un type qui dort d'un œil et les lits inoccupés sont recouverts de vêtements et d'objets divers ou alors les vieux draps sont encore là. Le gars ne sait même pas s'il y a des lits de libres.
On redescend. Il nous dit qu'il va nous trouver un hôtel. Il téléphone, les secondes passent mais rien au bout du fil... Soudain il croit se rappeler qu'il reste deux lits
"Y a deux jeunes qui sont partis et ils n'ont pas dit qu'ils reviendraient !" nous dit-il.
On remonte à la chambre avec des draps propres et on s'installe on avertissant le type qu'il n'est pas question d'être réveillés dans la nuit pour nous entendre dire de décarrer. Je dis à Cédric que je garde mes affaires dans mon lit, par précautions... surtout qu'il y un type louche qui vient de rentrer dans la chambrée et semble chercher quelque chose. Je lui demande ce qu'il veut. Il me répond qu'il cherche son lit ! Il n'est pas clair du tout. Il restera debout, indécis pendant 3 ou 4 minutes à "réfléchir". Il finira par partir sans demander son reste. Très louche le gars !
Bref, un souvenir "inoubliable" mais nous dormirons quand-même, à peu près. Au matin, pas d'eau chaude pour la douche, pas de petit-déjeuner possible. On se casse, vite fait sans se laver.
On récupère la voiture au parking souterrain, et on se trouve une petite boulangerie sympa. Cédric m'offre les croissants et le café.
Dimanche matin au gymnase.
Le tir d'ouverture par Charles Louis Oriou, Régine Graduel, R...5ème et Jean Claude Tramier, 5ème...
On tirera toute la matinée en réfléchissant à nos mouvements et avec l'attention bienveillante de Régine et de Charles Louis.
Le repas de midi, au soleil
L'après midi c'est le tournoi.
Nous serons 25 à nous affronter dont la championne du monde par équipe, Patricia STALDER, 5 ème ..., Suissesse .
Je serai dans le même sharei (groupe de tir) que Vincent, 3 ème ..., Charles Louis, Lionel Calmer, 4ème ... et Maxime Bodar, 1er.... Je suis en troisième place derrière Vincent et devant Charles Louis. Lionel Calmer est n°1, Maxime est le dernier.
Le tournoi se fait en 3 séries de tir de 4 flèches chacun. Soit 12 flèches en tout.
Cette fois-ci, je parviens à rester dans le timing sans prendre ni retard, ni avance. Quant à ma "prestation" : 7éme avec 4 flèches dans la cible de 36 cm placée à 28 mètres. Juste derrière Régine Graduel et bien sûr Patricia Stalder qui finit première. Félicitations à elle.
Mieux que bien !
Samedi 30 novembre et dimanche 1 décembre je suis allé à Montpellier suivre un stage fédéral de kyûdô au gymnase Georges Frêche.
Je suis parti à 8 heures pour arriver sans problèmes (cette journée était marquée par des manifestations sociales pour protester contre les mesures ministérielles en relation avec l'écotaxe) à 11 heures au gymnase.
Le complexe sportif "appartient" au lycée hôtelier Georges Frêche. C'est très beau et moderne.
Statue de Georges Frêche (décédé en 2010.) |
En effet, tout à coté il y a le centre commercial Odysseum avec cinémas, restaurants, aquarium... J'irai manger là, au fast-food du coin.
Le stage démarre à 14 h avec un tir de cérémonie et d'ouverture réalisé par Charles Louis. Un yawatashi qu'il effectue sans assistants.
Charles Louis Oriou, ouvrira le stage par des consignes transmises par Okazaki sensei (une photo du maître ici ). Il nous invite à réfléchir sur un certain nombre de points importants :
En ce qui concerne les connaissances, les savoirs. On peut concevoir l'apprentissage du kyûdô de trois façons : 知得、会得、体得.
- 知得, CHI TOKU (« CHI » doit se prononcer « TCHI » ) c'est apprendre de façon théorique, c'est bénéficier d'un savoir théorique au travers des livres, des films, de la communication orale, etc...
- 会得, E TOKU, c'est comprendre avec son corps, en faisant des gestes.
- 体得, TAI TOKU, c'est savoir, connaître par expérience, par répétitions jusqu'à ce que les mouvements, les gestes soient intégrés et deviennent donc naturels.
Selon Okazaki sensei, nous, Européens et Français en particulier, nous n'étudions pas assez le kyûdô. Un point crucial est de pouvoir répondre à la question « pourquoi ? » lorsque par exemple 的 mato (la cible) n'est pas atteint.
Inversement, il faut savoir quoi faire pour renoncer à une mauvaise habitude même si 的 est atteint.
Selon Okazaki sensei, la pire des choses qui puisse arriver est de ne plus progresser, en kyûdô mais plus généralement dans sa vie !
Okazaki sensei, distingue le kyûjutsu qui n'est qu'une technique (sans doute guerrière à l'origine) et le kyûdô qui est devenu un art d'expression corporelle ! C'est pourquoi les sensei japonais qui viennent nous voir dans notre pratique ne veulent plus s'ennuyer en regardant des tirs qui ne sont que du kyûjutsu et non l'expression personnelle du tireur. Le kyûdô se passe au delà de la cible, le kyûdô doit monter le caractère du tireur, le kyûdô doit en être la manifestation de sa combativité. Pour cela « il faut tenir le kaï et lutter contre soi-même ». La vérité du tir s'exprime alors dans un tsurune et un tekichu de qualité. Or, dans la pratique, les sensei observent bien le kaï mais c'est à peu près tout...
- La notion de yasuji, 矢筋.
Yasuji c'est la ligne imaginaire qui s 'étend à droite et à gauche de la flèche, à l'infini et qui passe par le centre de la cible et bien au-delà. Il faut tirer le long de 矢筋, tirer c'est-à-dire ouvrir l'arc à droite et à gauche, ouvrir sa poitrine, ouvrir ses coudes donc ne pas se relâcher au moment du kaï mais au contraire ouvrir sa poitrine de manière égale, à droite et à gauche. En conséquences, le pouce de yunde doit être poussé vers mato et le pouce de mete (la main droite) doit rester aligné sur yasuji tout en s'éloignant de yunde le long de cet axe. Il est important d'imaginer, de visualiser le travail de mete.
- Le travail des doigts.
Nous aurons droit aussi à un graphique très intéressant et technique, largement commenté par Chrales Louis Oriou...
Samedi soir :
Repas au restaurant AREZZO en centre ville. Je me gare au parking "préfecture" et j'y laisse la voiture pour la nuit. Cédric et moi nous avons prévu de passer la nuit à l'auberge de jeunesse située à 800 m du restaurant.
Nous avons a été plutôt déçus par le service au restaurant : très long, le pain arrive au compte-gouttes, il a fallu insister pour avoir du vin et les assiettes arrivaient froides. Peut-être un mauvais jour ?
Mais le pire reste à venir...
Après le repas, Cédric et moi, on se pointent à l'auberge de jeunesse. J'avais réservé et payé depuis la semaine précédente (20,20 euros pour la nuit). Le type qui nous "reçoit" est désolé mais il n'y a pas de lits pour nous. Je reste calme. Je lui dit que j'ai payé et qu'on vient de loin...
En fait le type ne sait plus ou il ne sait pas. Il nous conduit à l'étage, vers le dortoir.
Stupeur, c'est le foutoir, on dirait un "squat" !
Il y a un type qui dort d'un œil et les lits inoccupés sont recouverts de vêtements et d'objets divers ou alors les vieux draps sont encore là. Le gars ne sait même pas s'il y a des lits de libres.
On redescend. Il nous dit qu'il va nous trouver un hôtel. Il téléphone, les secondes passent mais rien au bout du fil... Soudain il croit se rappeler qu'il reste deux lits
"Y a deux jeunes qui sont partis et ils n'ont pas dit qu'ils reviendraient !" nous dit-il.
On remonte à la chambre avec des draps propres et on s'installe on avertissant le type qu'il n'est pas question d'être réveillés dans la nuit pour nous entendre dire de décarrer. Je dis à Cédric que je garde mes affaires dans mon lit, par précautions... surtout qu'il y un type louche qui vient de rentrer dans la chambrée et semble chercher quelque chose. Je lui demande ce qu'il veut. Il me répond qu'il cherche son lit ! Il n'est pas clair du tout. Il restera debout, indécis pendant 3 ou 4 minutes à "réfléchir". Il finira par partir sans demander son reste. Très louche le gars !
Bref, un souvenir "inoubliable" mais nous dormirons quand-même, à peu près. Au matin, pas d'eau chaude pour la douche, pas de petit-déjeuner possible. On se casse, vite fait sans se laver.
On récupère la voiture au parking souterrain, et on se trouve une petite boulangerie sympa. Cédric m'offre les croissants et le café.
Dimanche matin au gymnase.
Le tir d'ouverture par Charles Louis Oriou, Régine Graduel, R...5ème et Jean Claude Tramier, 5ème...
Régine Graduel en action |
On tirera toute la matinée en réfléchissant à nos mouvements et avec l'attention bienveillante de Régine et de Charles Louis.
Le repas de midi, au soleil
Sylvie sensei, Maurice Poncet 4 ème ... et Vincent |
L'après midi c'est le tournoi.
Cédric, Vincent et Maurice Poncet observe les derniers tirs sur le shajô |
Nous serons 25 à nous affronter dont la championne du monde par équipe, Patricia STALDER, 5 ème ..., Suissesse .
Je serai dans le même sharei (groupe de tir) que Vincent, 3 ème ..., Charles Louis, Lionel Calmer, 4ème ... et Maxime Bodar, 1er.... Je suis en troisième place derrière Vincent et devant Charles Louis. Lionel Calmer est n°1, Maxime est le dernier.
Le tournoi se fait en 3 séries de tir de 4 flèches chacun. Soit 12 flèches en tout.
Cette fois-ci, je parviens à rester dans le timing sans prendre ni retard, ni avance. Quant à ma "prestation" : 7éme avec 4 flèches dans la cible de 36 cm placée à 28 mètres. Juste derrière Régine Graduel et bien sûr Patricia Stalder qui finit première. Félicitations à elle.
Mieux que bien !
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