Accéder au contenu principal

Dernier stage de la saison

Samedi 16 et dimanche 17, notre club Tendô organisait le dernier stage de kyûdô de la saison 2015-2016.

Ça se passait au gymnase de la Marquisanne à Toulon et c'est Régine Graduel qui nous dévoile le jour même le thème du stage : te no uchi. Il s'agit de la façon dont l'arc est tenu dans la main gauche pendant la phase active du tir. Nous étions une trentaine de kyûdoka de la région mais aussi de Montpellier, de Nice voire même de la région de lyonnaise

Comme d'habitude nous arrivons pour préparer le gymanse : montage de la structure en bois qui soutient les ethafoams. Fixation du maku, mesure des distances pour le tir, installation des cibles, mise en place de l'aire de tir. Logistique pour le repas de midi, accueil et inscription des participants, etc... 




Te no uchi est un thème qui intéresse la plupart d'entre nous, pour ne pas dire tous les pratiquants de kyûdô, car te no uchi conditionne le comportement de l'arc dans la main au moment du lâcher et donc la destinée de la flèche, dans la cible... ou à côté !

Ce thème a été abordé maintes fois mais cette fois-ci te no uchi est décrit dans les différentes phases actives du tir, depuis yugamae en passant par uchiokoshi, daisan, hikiwake puis enfin le fameux kaï.

Après description à l'aide de photos et d'un diaporama, nous nous essayons, par groupes de trois, à nous corriger, à ressentir les points de contacts entre l'arc et la main gauche et nous disposons de miroirs (apportés depuis Montpellier par Régine Graduel) pour associer la sensation et la vision. Tout ceci est très efficace pour comprendre par soi-même ce qui va ou ne va pas.

D'ailleurs mon arc finira par se comporter au moins deux ou trois fois comme il doit le faire (à peu près). Il tourne et je sens bien la puissance de la rotation de l'arc dans ma main gauche quand je lâche mes flèches dans la makiwara !
C'est très encourageant pour la suite et pour mon entraînement à la maison. 

Chaque journée démarrera par un tir de cérémonie (Yawatashi, samedi) puis dimanche un mochi mato sharei suivi par un hitotsu mato sharei.

Régine en kaï
Tomoko, dai ichi kazoé

Robert, dai ni kaizoé

La soirée du samedi se passera chez Sylvie et Vincent. Un repas délicieux produit par un traiteur et accompagné de Pibarnon, de champagne et de vin pétillant. Je n'ai pas eu mal à tête le lendemain, c'est dire si le vin est bon !

Vincent

Le Kyûdô restera le thème principal de la soirée. Ici une oeuvre de Vincent...

Eric et Nicolas photographient la petite miniature, très amusés.

Si dimanche matin était réservé aux tirs et à leurs corrections par 5 hauts gradés (chaque pratiquant était ainsi corrigé personnellement), l'après midi était consacrée à un tournoi homologué !

Déjà la veille au soir, autour du repas, des promesses avaient fusé pour avertir que le combat serait rude...
Nous sommes moins nombreux pour le taikai (peut-être une vingtaine) mais je me sens bien, pas vraiment stressé mais un peu incertain psychologiquement (je n'avais placé que 4 flèches pour la coupe de France)

Avant de commencer, Régine et Sylvie nous rappellent les règles et le déroulement du tournoi :
Deux tirs de quatre flèches chacun depuis la position zasha (accroupie) puis un tir de quatre flèches depuis la position debout. Entre chaque tir de quatre flèches on quitte l'aire de tir pour laisser la place aux suivants de sorte que les douze flèches ne soient pas tirées les unes derrières les autres.

Dès la première série, Laurent qui est devant moi atteint la cible avec ses deux premières flèches. Les miennes sont trop hautes mais exactement l'une contre l'autre et bien dans l'axe. Je me demande ce qui ne va pas ! Pour les deux tirs suivants je rectifie en baissant un peu ma main d'arc... je fais deux matos, Laurent ne fait rien.

Dans l'intervalle, Vincent et Nicolas, de mon club, me disent que mon ashibumi était trop grand ! Ceci explique sans doute mes flèches trop hautes. J'y penserai au deuxième tir...

Je sais que je peux atteindre la cible, je suis confiant, je mettrai encore deux flèches dans la cible. 50% de réussite pour l'instant.... c'est bien, je reprends confiance, je sens que je peux faire du 100% au prochain tir.

Dernier tir : Je suis bien, confiant et grisé par l'ambiance, je suis encore dans la course,. Je mettrai 3 flèches sur 4 pour finir. Bonne progression.

Il faudra encore me départager d'avec Patrick, nous sommes ex æquo, avec 7 flèches. Dans mon esprit je crois qu'il s'agit de la troisième mais lors de l'attribution des places j'apprendrai qu'il s'agit de la lutte pour la deuxième place !

Bref, Patrick et moi prenons quatre flèches, le premier qui fait un point de plus que l'autre gagne la place. On se félicite mutuellement du parcours....

L'instant est venu, je tire le premier, je touche la cible, Patrick tire à son tour.... mais manque de peu la cible !

Au final :
Première, Tomoko avec 8 flèches sur 12 dans la cible. Son tir est absolement magnifique.
Je suis second avec 8 flèches sur 13 dans la cible
Patrick est troisième avec 7 flèches sur 13 dans la cible. C'était serré quand même !

Nous recevrons symboliquement un petit manekineko, un chat porte-bonheur. Régine nous complimente tous les trois et me souhaite la réussite à l'examen de cet été. Je suis heureux d'avoir mis Tendô sur le devant de la scène aussi pour ce tournoi. Merci à tous pour les encouragements que j'ai reçus pendant le tournoi.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Kyûdô technique

J'ai trouvé sur Internet un site japonais très intéressant car il y est question du  kyûdô et de ses gestes techniques. Les manuels en français étant plutôt rares dans ce domaine j'ai pensé que traduire certains de ces articles pourrait intéresser plus d'un pratiquant de cet art magnifique. Le lien vers le site en question : http://medqdo.seesaa.net/ Allez, je me lance dans la traduction ! "  Aujourd'hui il est question de " tsunomi " et de " yugaeri " ... // ... tsunomi est un point très important lorsqu'on exécute te no uchi . Je pense que le tsunomi provoque la torsion de l'arc grâce à la poussée de la base du pouce sur ce dernier. En d'autres termes au moment où on pousse l'arc tout droit vers la pointe de la flèche et plus en encore lorsqu'on transmet à la flèche toute la puissance de celui-ci, alors c'est la fonction du tsunomi que de provoquer la torsion si importante de l'arc. Observez d'ab

Japon 2024_4

 Séminaire Article précédent Vendredi 1er mars. Je quitte l'appartement, seul, ma petite valise de matériel à la main en direction de la station tsurumai pour prendre la ligne Chûô en direction de la station Kanayama. Je change là-bas pour prendre la ligne Tôkaidô en direction de la station Kasadera puis je me dirige vers le Nippon Gaishi Hall. Je retrouve rapidement mes amis Denis, Christian, Jean Benoît, Vincent, j'aperçois Yumi Minaminaka sensei , Frédéric Demangeon sensei entre autres. Cela me rassure un peu. Voir des visages amicaux est très réconfortant. Je m'habille rapidement, je retrouve mon arc, mes flèches en parfait état. Je vérifie tout ça, je suis prêt, je me dirige alors vers la grande salle ovale avec son dôme tout rond et son sol couvert de la belle moquette verte. L'espace est superbe et la rumeur est grandissante au fur et à mesure que la salle se remplit. Je retrouve aussi d'autres pratiquants français avec qui j'échange quelques mots de symp

Les collemboles

J'ai dans ma salle de classe quelques plantes vertes. Elles sont là pour égailler un peu mon espace personnel quand je me retrouve seul pour corriger des copies ou quand je déjeune rapidement. J'ai pris l'habitude, quand je me fais du thé, de mettre dans la terre de l'une d'entre elles en particulier (plus rarement à d'autres), les restes du thé qui a infusé (c'est du thé en vrac, pas en sachets). Ces restes se décomposent lentement, moisissent et apportent des sels minéraux à mes chers végétaux. De temps en temps je mélange la terre à cette matière qui sert d'engrais organique... Il y a quelques jours j'ai remarqué une sorte de délicat et imperceptible "remue ménage" à la surface de la terre quand j'arrose cette plante. Au contact de l'eau, de minuscules points blancs sautillants remontent et s'agitent à la surface de l'eau...formant une masse grouillante Une petite partie de ce qui est visible en surface... J'ai