Samedi 20 et dimanche 21 février.
Pour la troisième fois, Michel Dupont, champion du monde de kyudô 2010, nous fait l'honneur de venir nous voir à Toulon depuis sa région parisienne pour un stage de formation.
C'est avec beaucoup d'émotion qu'il nous parle et qu'il dédie le tir d'ouverture à son papa et à un ami proche récemment disparus.
Viendront ensuite les tirs en sharei, itegyôsha, comme on les fait durant les examens. Pour nous donner plus de combativité il décide d'intégrer l'esprit de compétition à ces tirs. Les archers qui toucheront au moins une fois la cible seront sélectionnés pour concourir dans les sharei suivants. En prime les deux premiers auront droit à un petit cadeau de notre champion. Deux casse-tête, très jolis en plus, lourds, chromés, étincelants…j'aimerais bien en avoir un !
Mais nous sommes 35 de tous les niveaux, des débutants jusqu'aux hauts gradés dont certains sont même responsables de dôjô.
Le combat s'annonce difficile pour ne pas dire perdu d'avance mais mon objectif est de mettre une flèche dans la cible pour être sélectionné pour la suite et ainsi faire honneur à mon club, on verra ensuite, je ferai le mieux possible. Vincent, Cédric et Nathalie sont là aussi.
Vincent peut être redoutable d'autant plus qu'il possède cet esprit combatif. Ça me plaît !
Avant de commencer, nous échangeons quelques mots amicaux histoire de se mettre la pression.
Les sharei démarrent, on regarde, on observe. Mon tour viendra, je suis dans le troisième groupe de cinq, en troisième position. La première flèche est dans la cible alors que je crains qu'elle ne se décroche car je suis trop tendu. C'est bon, je soignerai ma deuxième flèche, je suis sélectionné pour la suite donc tout va bien. Cette deuxième flèche, bien meilleure que la première, ira aussi dans la mato ! Ça démarre très très bien !
Après cette première série, Michel Dupont rattrapera ceux qui avaient échoué à leur premier tir. Ils auront droit à un nouvel essai mais avec une seule flèche… Vincent qui avait échoué, bricole son arc, la corde est détendue ça explique son échec. Je l'aide car il est toujours ganté. Vite, vite, il réajuste son arc.
Son tour de rattrapage sera le bon. Il reste en course. « C'est parce que j'ai touché ton arc, je t'ai donné mon énergie » lui dis-je d'un air malicieux.
Pour mes tours successifs, je suis plus détendu, j'essaye de faire le mieux possible. Je place mes flèches : une flèche pour le second tour puis encore une flèche pour le troisième puis pour le quatrième tour, deux flèches ! La sélection a été rude mais c'est incroyable pour moi. J'aurai mis six flèches sur huit dans la cible. Sylvie me fait signe, je suis vainqueur virtuel ?
Il reste donc quatre tireurs : Tomoko, Robert, Jean et moi. Robert sera éliminé. Jean et Tomoko s'affrontent donc désormais seuls, peut-être pour savoir qui sera second ? Pas sûr nous dit Michel. Les tirs se succèdent, chacun s'accroche, la fatigue se fait sentir mais Tomoko est d'une élégance incroyable et sa détermination, sa stabilité sont sans faille. Il faudra plusieurs tours pour les départager. Jean gagne d'une flèche !
Michel décide de remettre les pendules à l'heure. Le kyûdô est un éternel recommencement, donc Jean et moi repartons à zéro, rien n'est joué. Je crois qu'il nous faudra deux ou trois échanges pour nous départager d'une flèche ! A chaque fois, en se salue, on plaisante un peu. Il n'y a que de l'amitié et du respect, le bonheur d'arriver là, sous les applaudissements, les encouragements.
Final : je suis second avec une flèche d'écart. Le spectacle aura été captivant, Michel nous félicite pour notre présence et notre énergie. Il nous cite et nous félicite, Robert, Tomoko, Jean et moi. Oui, c'était intense et j'ai adoré.
Le plus beau sera le regard de Sylvie, elle est fière de moi, elle me le dit. Et puis aussi l'avis de Régine Graduel, renshi qui me félicite et qui me dit que mon tir l'inspire ! Quel honneur elle me fait. Je suis touché sincèrement.
Bon, le kyûdô, ce n'est pas atteindre la cible, je le sais, mais je prends pour moi ces moments magiques. J'ai bien géré la tension, le stress et ça c'est une réussite !
Pour finir la soirée, Sylvie peut accueillir ceux qui ont fait un long chemin pour venir. Vincent nous offre le Pibarnon. Le repas est délicieux, chaleureux et amical. Je passe la nuit ici, un peu grisé par cette journée et par le Pibarnon.
Le lendemain, nous travaillerons davantage les aspects techniques du tir : tenouchi, torikake, yugaeri entre autres. Nous alternerons les tirs corrigés et les tirs libres pour mettre en pratique les conseils reçus de nos trois sensei, Sylvie, Régine et Michel.
La pause déjeuner se fait sous un soleil presque estival. Casquette et lunettes de soleil pour moi.
La journée se poursuit, entrainement, conseils, mise en pratique jusqu'au salut final vers 18h30 et les applaudissements pour Michel, Régine et Sylvie.
Une journée bien remplie.
Michel Dupont en action |
Pris sur le vif par Cédric |
Jean, le vainqueur du tournoi. |
Pendant le tournoi, beaucoup d'attention |
Les femmes dans leurs kimonos : Tomoko, Martine, Séverine, Clémence et Valérie |
Eric en attente de corrections et de conseils bien campé et parfaitement aligné sur la cible |
Michel aux petits soins pour Eric |
Séverine |
Régine Graduel donne des conseils pour effectuer tasuki |
Tomoko san, un modèle pour nous tous |
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